mercredi 29 octobre 2008

Humeur d'un salon urbain



Le sol est couvert
Nous sommes assis nous somme protégés
nous avons thé, café, sucre, gobelets, biscuits
nous sommes là pour une semaine
nous sommes là mais plus une semaine car il va pleuvoir ca se voit
nous sommes là
je suis là le dimanche
et bien là
avec une sensibilité a fleur de peau
Mélanie est là
nous somme toute les deux là
bien là
au parvis de St Gilles
pour un salon urbain
qui me dis rien
j'ai pas envie d'être là
il fait froid et ma tête est ailleurs
mais c'est comme ça
et j'y reste
ça va être un de mes plus beau dimanche

un dimanche extraordinaire
un dimanche de personnes
un dimanche qui grandit
un dimanche entre fruit et poulet rôti
un dimanche exceptionnel
avec des personnes exceptionnelles
vous faites quoi ?
un café
oui avec du sucre
on n'a plus cuillère
un bic c'est bien aussi



ces gens qui se mêlent et s'entremêlent dans ma tête
un lien avec chacune d'entre elle
un lien qui nous tisse a travers les âges les rangs
pourquoi je suis là
je ne sais pas
comment je suis là
avec une intensité qui sort de je ne sais où
et je m'amuse a créer ma conversation
une seule conversation
contribution de parole anodine
mais qui suit son court
personne se rencontre mais moi je rencontre chaque personne
une unique conversation
qui me traverse
je pleure


Mélanie
qui subit le froid
et ma mélancolie
je parle de la mort
de cette mort d'enfant
Maurice arrive
un homme vieux
avec une casquette
un café
et c'est parti
sa pancarte ses soins palliatifs
et cette mort
qui ne pardonne pas
mon nom ici c'est Maurice
j'ai plusieurs noms
je vis en Israël
c'est quoi un nom
son nom c'est Maurice
et le mien là c'est Émilie
et demain
on le relève

on parle du poil
à deux avec Mélanie
de cette transformation
des personnes qui ont peur de vieillir
de cette mort

la dame connait robin
Mélanie connait robin
la dame connait Mélanie
qui rentre dan le poil
dans l'image de notre corps
on l'habite plus
on le subit
le touche
cette honte se rapport au sexe
cette peur de mourir
pourtant c'est la première chose qu'on sait quand on née

je ne suis plus sur de l'ordre
de comment ça s'est passé
de qui quoi
une discussion unique et une seule je vous dis
pardonnez les mélanges de souvenirs
ma mémoire
c'est à vendre
non c'est à nous

ce mec au raisin qui dit on pour parler de nous
mais qui sait même pas pourquoi
ce type qui veut qu'on mange chez lui mais qui nous dit
je ne suis pas méchant et je ne veux pas vous violer
ces mercis
et encore ces mercis
cette odeur acre d'un type qui pue
en fin de parcours plus de café
cette dame que me dis juste ces quelques minutes que j'ai passée avec toi c'est énorme avec ou sans café

ces câlins mal donnés car l'esprit veut bien faire mais pas le corps
ces filles qui pensent qu'on est les câlins
et qui ont un café pour deux
et qui finalement le donne a la cancéreuse
cette voix crispée du cancer
qui me propose une vrai cigarette
mais je ne suis pas contagieuse
j'adore les jeunes je vis pour vous et vous êtes le demain
le café ça fait du bien à ma gorge
et elle tousse
assise a coté de moi
vous aussi vous êtes le demain et même plus que moi

des mercis mercis du café
et encore des mercis
du café du café merci café
du café merci
je ne suis pas une hallucination
ni le Christ
je n'ai pas une auréole sur ma tête
je suis pas gourou
des fois je fais du mal
et si tu trouves que frapper ça te fais plaisir et que ça fait plaisir a l'autre
rajoute toi des points
des rires
cette femme pauvre qui rigole tout le temps qui pose pas de question
et qui boit seul son café mais avec nous
joyeux anniversaire madame
qui ne trouve pas de pantalon
elle rigole
on la relève

l'allemande qui offre des crêpes
parle de projet
a gagné un vélo
une dame qui va prier pour moi
le seigneur est avec moi
il aurait pu être avec moi hier
elle m'adore
et j'ai rien dis encore
elle va maintenant prier pour moi
là maintenant
une bougie pour moi
un merci pour moi
et je comprends à moitié se qu'elle dit
elle n'a plus de dents
ce garçon jeune
qui ne veut plus parler aux hommes
car les hommes ils frappent
il parle qu'aux femmes
mais je suis un nounours mauves moi
pas une femme
je me réchauffe
les personnes d'ici me donnent chaud
et pourtant je ne fais rien
la plage
transat
fauteuil gonflant
un noir
vous êtes une secte
non
je peux faire une photo

un photographe et sa nièce
votre premier permis en flamand pas mal
je comprend pas mais j'aime bien
ces enfants qui jouent
ils peuvent mais faites gaffe qu'ils se fassent mal
si ils se font mal c'est pas grave ils s'amusent

cette danseuse
ce type jeune et mignon qui revient
qui n'a pas de clopes
mais me pose des questions
je vous donne votre permis avec du vernis
les amis de mel
on me sourit comme si j'étais la 8ieme merveille du monde
le pouvoir de la femme
l'homme a t' il plus de désir sexuel qu'une femme
et le salon se gère seul

le couteau plein de fromage
cet ananas que je donne à une jeune fille
de la pauvreté
du café
des mercis
et plus de café
du café du café
10 euro pour continuer
un moitié prix
un homme qui négocie
mais qui nous laisse son au-vent en cas de pluie
il pleut
encore une fois plus de café
mais c'est la fin
une tranche de salami
une dame interprète
qui mange ce salami
je répond a un clodo
non on est pas un centre d'aide
l'homme qui prend son café et qui part
l'homme qui prend son café qui boit puis qui part

je peux prendre une pomme
oui
vous savez les gens ne savent plus la valeur…
(dans ma tête de l'argent)
…nutritive d'une pomme
c'est plein de fibre

assise sur la table avec tout nos trucs
en dessous du auvent en cas de pluie
un passant passe waooouh
il sait même lire a travers le bois
la musique du café
la bohème